Les téléviseurs LED ont une caractéristique particulière : même lorsque les pixels sont éteints, la lumière de leur rétroéclairage continue de passer — c’est lié à la structure même des écrans LED. En conséquence, ils ne peuvent pas afficher un noir absolu ; celui-ci apparaît plutôt comme un gris foncé. Les fabricants ont donc décidé de transformer cette faiblesse en avantage, en développant des algorithmes permettant d’éteindre le rétroéclairage lors de l’affichage de contenus noirs. Chaque marque a donné un nom différent à cette technologie, ce qui a conduit à l’apparition d’environ 50 termes différents pour désigner l’atténuation locale. Certaines entreprises en utilisent même une dizaine, bien que ces algorithmes soient aujourd’hui intégrés directement dans le processeur d’image, et ne soient plus développés séparément par les constructeurs.

Les types d’atténuation locale

Comme mentionné plus tôt, malgré la multitude de noms commerciaux, il n’existe en réalité que trois types principaux d’atténuation locale. Techniquement, chacun peut se décliner selon le type de dalle LED utilisée, mais ces distinctions ont peu d’importance pour la plupart des consommateurs. Concentrons-nous donc sur les trois types principaux d’atténuation locale que l’on retrouve aujourd’hui sur les téléviseurs modernes.

Atténuation locale à rétroéclairage latéral (Edge-Lit Local Dimming)
Sur les téléviseurs LED avec rétroéclairage latéral, l’atténuation locale est souvent plus un argument marketing qu’une réelle fonctionnalité. Ces téléviseurs utilisent des bandes de LED situées sur les bords de l’écran — le plus souvent en bas — qui diffusent la lumière sur toute la dalle. Comme cette technologie éclaire de larges portions de l’image en même temps, la précision du contrôle de la luminosité est très limitée. En théorie, la TV pourrait atténuer uniquement la partie gauche ou droite de l’écran, mais cela est rarement utile dans les contenus réels. L’algorithme est en général très simple et n’éteint la lumière que si une moitié de l’écran est entièrement noire — une situation très rare. En pratique, les téléviseurs edge-lit — surtout dans les gammes économiques — n’offrent pas une atténuation locale significative.

Atténuation locale à matrice complète (Full-Array Local Dimming, FALD)
L’atténuation locale à matrice complète est rendue possible par l’utilisation de dalles LED dont le rétroéclairage est réparti uniformément sur l’ensemble de l’arrière de l’écran. Dans ce cas, les LED sont divisées en zones indépendantes, contrôlables séparément. Les modèles d’entrée de gamme disposent généralement de peu de zones avec une logique de contrôle simple. Les modèles haut de gamme, eux, peuvent en avoir plusieurs dizaines, avec un contrôle bien plus précis, ce qui permet d’adapter la luminosité selon le contenu affiché. Cette technique améliore visiblement le contraste, mais elle présente tout de même des limites : chaque zone couvre une surface relativement grande, ce qui réduit la précision et peut entraîner des effets de halo lumineux (« blooming ») dans les scènes sombres avec des éléments brillants.

Mini LED
La technologie Mini LED représente une avancée majeure dans le domaine du rétroéclairage. Ces téléviseurs utilisent des centaines, voire des milliers de minuscules LED réparties sur toute la surface arrière du panneau, permettant un nombre très élevé de zones d’atténuation. Cela offre un contrôle extrêmement précis de la luminosité et des zones sombres sur l’écran. En conséquence, les téléviseurs Mini LED offrent un contraste bien meilleur, des noirs plus profonds et une excellente performance dans les scènes sombres, bien supérieure à celle des modèles LED classiques. Dans ce cas, l’atténuation locale est réellement efficace et peut même, dans certaines situations, rivaliser avec les OLED — notamment en termes de luminosité. Cependant, ce niveau de qualité a un coût : les dalles Mini LED restent chères et sont réservées aux modèles haut de gamme ou premium.

Atténuation locale et marketing

Le terme « atténuation locale » est largement utilisé dans le marketing, même lorsque la technologie est mal implémentée, voire totalement absente. Les fabricants inventent des noms comme « Micro Dimming », « UHD Dimming » ou « Supreme Contrast », qui sonnent bien, mais désignent souvent un simple traitement logiciel de l’image, sans véritable contrôle de zones de rétroéclairage. De plus, les consommateurs ne sont que rarement informés des éléments clés : combien de zones sont utilisées ? Quel type de rétroéclairage est présent ? Y a-t-il un effet de halo autour des objets lumineux sur fond noir ? Tout cela crée une illusion de qualité supérieure, alors que la réalité peut être très décevante.

Ainsi, l’atténuation locale est devenue davantage un outil marketing qu’une véritable caractéristique technique. Elle est particulièrement répandue dans les téléviseurs de milieu ou d’entrée de gamme pour gonfler artificiellement la fiche technique. Les réels avantages ne sont visibles que sur les modèles haut de gamme, avec atténuation locale complète (Full-Array Local Dimming ou Mini LED) et un puissant processeur d’image. Le reste est, dans une large mesure, une illusion appuyée par des slogans publicitaires.

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